Patricia Commun Knihy

This volume offers a thorough exploration of Wilhelm Röpke as a liberal political economist and social philosopher. Röpke (1899-1966) played a pivotal role in transatlantic neoliberalism, distinguished as a public intellectual and adept networker. He uniquely bridged political economy and social philosophy, as well as liberalism and conservatism. His efforts to synthesize these elements and his connections within European and American intellectual circles are central themes. The book features papers from an international conference in Geneva commemorating the 50th anniversary of Röpke’s death. The first section presents new biographical insights into his exile years in Istanbul and Geneva, while the second examines his business cycle theory in relation to the Great Depression. The third section delves into his complex social philosophy. Röpke is recognized as a significant figure in the post-WWII classical liberal revival, embodying intriguing tensions between liberalism and conservatism. This collection is highly recommended for its in-depth assessment of Röpke’s contributions and contextualization within his era.

La récente crise grecque, la prospérité allemande et les orientations économiques de Bruxelles soulignent l'influence persistante des ordolibéraux allemands, souvent loués ou critiqués. Cet ouvrage propose une analyse rigoureuse et claire de ce sujet, dépassant les clichés habituels. Patricia Commun explore l'histoire intellectuelle et politique de l'Allemagne des années 1930-1960, contextualisant le parcours d'économistes et sociologues antinazis, tels que Walter Eucken et Wilhelm Röpke, qui ont façonné la pensée ordolibérale. Elle présente les fondements de l'"économie sociale de marché", ancrée dans un cadre juridique garantissant la libre concurrence, la liberté des prix et des échanges, ainsi que la stabilité monétaire et budgétaire. L'auteur met en avant les effets positifs de ce modèle, notamment la cogestion pragmatique qui prévient les dérives de l'État-providence et favorise la cohésion sociale à travers un réseau de PME créatives. Enfin, elle démontre comment ce libéralisme pratique et consensuel, qui rejette à la fois le dirigisme et le laissez-faire, a profondément renouvelé la pensée libérale classique et refondé son assise épistémologique.

A l'heure où se multiplient les interrogations sur les possibilités de survie de l'Economie sociale de marché, des hommes politiques allemands remettent à honneur un système de pensée considéré comme son fondement : l'ordolibéralisme. Beaucoup pensent que le retour aux origines, c'est-à-dire le retour aux principes ordolibéraux, pourrait permettre de sauver le " modèle allemand " en péril. L'ordolibéralisme a retrouvé une actualité scientifique. Il est considéré aujourd'hui comme un précurseur de l'institutionnalisme et, plus largement, d'un retour à une économie culturelle. L'ordolibéralisme, comme toute pensée économique, repose en effet sur des postulats philosophiques et s'inscrit dans un cadre éthique et culturel. C'est cette dimension philosophique et culturelle de l'ordolibéralisme allemand qui est analysée dans cet ouvrage collectif par des germanistes, des économistes et des philosophes français, anglais et allemands. Le livre aborde également la question de l'application politique de cette pensée économique, en apportant des éclairages sur certains des principes mis en œuvre, ainsi que sur l'action politique et idéologique entreprise par les ordolibéraux eux-mêmes en RFA dans les années d'après-guerre.