Une légende contemporaine veut que Hildegarde de Bingen, la célèbre bénédictine qui composa des chants liturgiques, inventa une langue, s'intéressa à la médecine et fut, dit-on, la première naturaliste d'Allemagne, soit née dans un modeste village de Rhénanie-Palatinat. Reprenant la thèse du professeur Franz Staab, abandonnée à la mort de ce dernier, et affirmant que Hildegarde de Bingen serait née en réalité dans la forteresse Böckelheim, domaine royal occupant une place centrale dans l'histoire germanique, Pascale Fautrier, dont les travaux universitaires portent sur les résonances entre vie intime, politique et religion, opère un véritable renversement qui conduit à une lecture entièrement nouvelle de la sainte et de son oeuvre. Tournant résolument le dos à l'hagiographie, elle replace la théologienne dans son contexte historique et intellectuel - celui du temps long de l'histoire allemande et européenne. Ce texte remarquable, fruit de plusieurs années de recherches, fait d'Hildegarde de Bingen, élevée par Benoît XVI à la dignité de Docteure de l'Eglise, non plus le chantre d'une néo-spiritualité acculturée, favorisant toutes les confusions, mais l'étendard d'un nouveau syncrétisme savant.
Pascale Fautrier Knihy


Un après-midi de juin 1929, assis sur un banc de pierre devant le Louvre, le petit homme et la belle Castor méditent sur les parisiens représentés en pied sur les façades de l ancien Palais. Ensemble, cette fin d après-midi-là, tandis qu un chat miaule sous le banc de pierre, ils scellent un fameux pacte : être Héloïse et Abélard ou rien. Leur amoureuse entente par rien ne sera contrainte, sinon l exigence de faire scintiller dans des livres, comme un salut, non Dieu, mais leur liberté. Pour qu un jour, d autres, assis à leur tour sur le banc de pierre, suivent en rêvant la course de leur jumelle étoile. Après un dernier verre au Pont Royal avec des amis américains, ils reviendront dormir à Montparnasse. Mais rien ne presse...